La « voiture la moins chère du monde » est un échec




Le 20 Aout 2018, par Aurélien Delacroix

Ce devait être la voiture qui allait révolutionner le secteur automobile… mais dix ans plus tard, force est de constater que le constructeur indien Tata a fait un flop avec la Nano.


En janvier 2008, durant le New Delhi Expo Auto, Tata faisait l'actualité en présentant la Nano. Un véhicule qui, sur le papier, n'a rien d'exceptionnel : pas d'airbags, pas de chauffage, aucune ventilation, de la place pour quatre personnes (en se serrant un peu), un petit moteur deux cylindres ne dépassant pas les 40 chevaux. Son intérêt résidait d'abord et avant tout par son prix : à 100 000 roupies, soit l'équivalent de 1 500 euros, la Nano allait engloutir le marché indien, et… le monde. Malheureusement pour le constructeur, rien ne s'est passé comme prévu pour la voiture la moins chère du marché.

Les ventes n'ont jamais été au rendez-vous des espoirs de Tata. En 2011, le constructeur a écoulé 9 000 unités seulement. L'année suivante, à la faveur d'une nouvelle version, ce sont 75 000 modèles qui sont vendus. Mais cette cadence chute brusquement : en 2016, seuls 400 modèles ont été distribués. Et depuis le début de cette année, le constructeur en a vendu… trois. Tata nourrissait l'espoir d'en vendre 30 000 chaque année, mais les résultats sont sans commune mesure. Tata a cessé la production de sa petite voiture, se contentant d'honorer des commandes.

La raison de l'échec de la Nano est simple : personne en Inde ne voulait s'offrir la « voiture du pauvre ». La classe moyenne cherche des véhicules plus haut de gamme, quant aux petits revenus ils préfèrent les vélos ou les tricycles. Le marché des voitures low cost n'est cependant pas perdu pour tout le monde : Renault a de grandes ambitions depuis le lancement du Kwid, il y a quelques années.


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